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MOULINS-ENGILBERT (58 Nièvre)

 Moulins clocher

Moulins-Engilbert existait-il au temps de Eduens (peuple de la Gaule dont la ville principale était Bibracte aujourd’hui le Mont Beuvray) ?
Aucune pièce remontant au-delà du VII° siècle n’a été retrouvée. Les titres concernant le château sont sans doute disparus brûlés dans l’incendie qui l’a détruit.
Moulins-Engilbert est occupé plus tard par les Romains, jugé facilement défendable compte tenu de sa position sur un plateau et entouré de rivières.
A la fin du VI° siècle la région de Moulins-Engilbert est presque toute entière terre royale. En l’an 600, la reine Brunehaut achève de construire l’abbaye Saint-Martin d’Autun. Après l’avoir consacrée, elle l’a dota de terres dont Moulins-Engilbert et Commagny. Peu de temps après, un « antrustion » (Volontaire attaché au Roi) du nom d’Angilbert bénéficie du territoire de Moulins-Engilbert pour services rendus.
Profitant des cours d’eau, il y fait construire des moulins, d’où le nom de Moulins-Engilbert.
Des Angilbert sortirent les premiers seigneurs de Moulins-Engilbert, la « Maison de Moulins », qui firent édifier le château. Quelques maisons se construisirent entre le château et les deux rivières, le Garat et le Guignon affluents de l’Aron.
Au XIII° siècle la Maison de Moulins, ruinée par les Croisades vend ses biens au Comte de Nevers, Hervé de Donzy.
Le mariage de Louis de Flandre, Comte de Nevers avec Jeanne de Rethel fut célébré au château de Moulins-Engilbert en 1290.
Durant la guerre de cent ans, en 1385 les habitants de Moulins-Engilbert obtiennent l’autorisation d’ériger une muraille pour fermer la ville, afin de se protéger des pillards et brigands qui dévastaient le pays. Il reste de cette enceinte le « pont du guichet ». Moulins-Engilbert devient l’une des villes les plus importantes du Nivernais.
Des fouilles, effectuées à Marry en 1877, révèlent des mosaïques, des poteries ou encore des monnaies romaines qui attestent de l'existence d'une ancienne villa romaine.

VOIE ROMAINE (1er siècle avant J.C. , pierre, Marry)

La voie romaine reliant Alluy et Saint-Honoré-les-Bains traverse la Dragne à Marry puis les bois de Morillon. Ici, la chaussée surélevée précède un pont aujourd'hui détruit. Cette voie secondaire, considérée comme une ramification de l'axe Autun-Bourges, est appelée voie romaine. Cependant, le terme de voie antique est souvent plus juste, les Romains réemployant des chemins établis par les Gaulois.
Moulins Engilbert obtient ses premières franchises à la fin du XII ème siècle. Le territoire appartient aux comtes de Nevers, longtemps vassaux des ducs de Bourgogne.

RUINES DU VIEUX CHÂTEAU

Moulins le chateau

Le château de Moulins, établi sur un rocher escarpé au nord et à l'est et protégé par les eaux du Guignon vers le sud-ouest, n'existe probablement pas avant les croisades. En 1215, il est vendu au comte de Nevers. Le mariage de Louis de Flandres avec Jeanne de Rethel, duchesse de Bretagne, y est célébré en 1290, ainsi que celui de Philippe le Bon avec Bonne d'Artois, veuve de Philippe de Bourgogne, en 1424.
Les états de Province s'y réunissent en 1463 pour arrêter les termes de la coutume du Nivernais. Louis XI lui-même vient y tenir ses états en 1475. En 1525, le château est pillé et incendié. Il n'en reste que des ruines. Suite à une querelle entre Moulinois lors des élections municipales de 1851, le propriétaire en fait don à la commune de Saint-Honoré-les-Bains qui le détient toujours…
A la fin du XIV ème siècle, la ville s'entoure de remparts. Bonne d'Artois, veuve de Philippe de Bourgogne, épouse Philippe le Bon au château de Moulins en 1424.

TOUR (XIV ème siècle, pierre, chemin du Canada)

En 1386, Marguerite de Flandres, autorise la construction de remparts autour de Moulins Engilbert. Les fortifications, hautes de 10 mètres et larges de 2, courent sur environ 2 kilomètres.
Trois ouvertures sont pratiquées: la porte Saint-Antoine, celle du Guichet et celle de Notre-Dame, protégée par un ravelin. Onze tours renforcent la défense.
Les remparts sont démolis en 1818 puis en 1850, et les fossés comblés en 1835. Cependant, une tour est encore visible.
La ville brûle en 1509 et souffre, au XVI ème siècle, des guerres de Religion.

XVI ème siècle, calcaire enduit à la chaux, place Lafayette

Moulins villa saulnier

Le grenier à sel de Moulins Engilbert a autorité sur plus de dix paroisses environnantes. Le sel est alors un produit très important, indispensable à la conservation des aliments. Le grainetier ou premier magistrat, ainsi qu'un contrôleur, un receveur, un greffier et un procureur du roi sont chargés de percevoir la gabelle, impôt sur le sel supprimé à la Révolution.
Beaucoup de grainetiers de Moulins sont membres des familles Grandrye et Sallonnyer.
Cette châtellerie devient, pendant la Révolution, chef-lieu de district avec cinq cantons, puis, en 1800, chef-lieu d'un simple canton.

Saint Jérome (1807, peintre : Charles Sallonnyer, huile sur toile 86 X 66, église Saint-Jean-Baptiste)Moulins St Jerome

Ce tableau est découvert par hasard par l'abbé Vannereau, chanoine et historien de Moulins Engilbert. Il représente saint Jérôme révisant l’Évangile, livre sur lequel est porté l'inscription suivante : " Peint par Charles Sallonnyer de Lamote, amateur, et donné par lui à l'église de Moulins Engilbert en 1807."
Charles Sallonyer transforme probablement son nom pendant la Révolution, de la Mothe devenant Lamote. Peintre amateur passionné, il fréquente assidûment le Louvre pour y faire des copies.SAINT JÉRÔME (1807, peintre : Charles Sallonnyer, huile sur toile 86 X 66, église Saint-Jean-Baptiste).
Au XIX ème siècle, la ville compte de nombreux moulins, ainsi que des tanneries et des tuileries. Un grand champ de foire est construit. Mais ni le canal du Nivernais ni la ligne de chemin de fer Clamecy / Cercy la Tour ne passent à Moulins Engilbert. L'exode rural est entamé dès la fin du XIX ème siècle.

MAIRIE (Fin du XVIII ème, début du XIX ème, Calcaire enduit à la chaux, Rue des Fossés)

Moulins mairie

En 1851, un droit de bail concernant l'hôtel de l'Horloge fait état d'une salle de billard, d'une salle de danse et de deux magasins attenants. En outre, le preneur est contraint de faire vérifier l'horloge de la façade par l'horloger Teste de Moulins Engilbert.
Cet hôtel est transformé en école laïque au début du XX ème siècle et accueille les locaux de la mairie.
Malgré l'arrivée du Tacot en 1910, Moulins reste à l'écart des voies modernes de communication. Au XX ème siècle, cette commune est réputée pour ses marchés aux charolais.

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