PERRIER dit l'Ancien, vigneron donnera naissance à des filles et garçons dont plusieurs travailleront à la Manufacture de la Toile de Jouy. En prévision de son décès il a rédigé
devant notaire un acte de partage entre ses enfants. Cet acte figure ci-dessous. Le lecteur remarquera qu'afin d'éviter que ses biens soient éclatés, chacun reçoit une partie des biens tous liés entre eux et indissociables. Par ailleurs,  ces lots ayant des valeurs différentes, leur attribution a été effectué par un passant pris au hasard dans la rue par le notaire .

Partage entre François Marc Perrier et ses autres frères et sœurs.
(Extrait de l’acte notarié du 20 octobre 1791.)

 Conditions d'attribution des lots
Les lots fixés par le légataire étant de valeur différente, le notaire afin d'éviter de faire sa propre répartition et prendre le risque de mécontenter l'un ou l'autre, a procédé de la façon suivante : Le jour du partage, il demanda à un passant, pris au hasard de tirer, à l'énoncé d'un prénom, un papier qui comportaient le numéro du lot qui lui serait attribué.
Comme vous pouvez le voir sur l'extrait ci-dessous, le légataire afin d'éviter une dispersion des biens par les héritiers, a constitué les lots en imbriquant les pièces de la maison et les terrains.
Objets du partage.
1°- Une petite maison sise au hameau du Moncel, paroisse de ce lieu, consistant en une salle basse à feu où il y a un four à cuire le pain. Une chambre au-dessus, aussi à feu, à laquelle on monte par un escalier de pierres en dehors, pratiqué au long du mur de Costierre. Un grenier au-dessus. Une cour commune en laquelle est une étable, le tout couvert de paille. Un petit jardin attenant, tenant la totalité des dits lieux du côté de la veuve Aubouin et à la veuve Delion. D’autre côté à la rue qui conduit à celle de l’Avé Maria, au bout à la rivière vive et d’autre bout au carrefour du chemin du Moncel à Joui.
2°- D’un petit morceau de pré au même lieu tenant d’un bout en pointe et d’un côté à la rivière morte, l’autre bout à la dite rue de l’Avé Maria et l’autre côté à Monsieur de Beuvron.
Chargé les deux premiers articles ci-dessus envers nom dit sieur de Beuvron à cause de sa terre de joui le jour de la Saint-Martin d’hiver six livres cinq sols de cens et rentes.
3°- Un arpent de terres ci-devant en vignes de présent friche sis au terroir de ce lieu chantier de la Cerizaye appelé la fosse aux loups en la côte du Mets tenant d’un côté aux héritiers de Nicolas Dubois d’autre côté et d’un bout par bas faisant pointe au sentier qui conduit de Jouy au Mets passant devant la maison à Guétin et d’autre bout à la route de Cordon pour la chasse chargé de deux poules et vifs de cens et de rentes comme dessus.
4°- Trois perches et deniers de jardin clos de haies au dit lieu du Moncel tenant d’un côté de la dite veuve Aubouin un sentier entre deux d’autre côté aux héritiers de Jacques Anceau au bout au carrefour du Moncel et d’autre bout à la dite veuve Delion chargé de deux sols six deniers de cens.
5°- Un arpent de pré sis au terroir de Jouy chantier du pré Marcelet ou sous la Mets tenant d’un bout du chemin neuf sous la Courrolland d’autre bout à Étienne Huvé d’un côté aux héritiers Anceau et d’autre côté aux bois du Roi chargés de cinq livres de rentes seigneuriales comme dessus.
6°- Un quartier de pré sis en la prairie du dit Jouy chantier des Bordeaux traversé par le chemin neuf de Jouy à la Courrolland tenant d’un côté au dit chemin d’autre côté et d’un bout du dit chemin et à celui des Bordeaux aux Mabilleries et à la fourche des dits deux chemins et au sieur Oberkampf et d’autre bout aux représentants Etienne Guignard sur partie duquel le dit défunt Perrier a fait construire une maison et étable et l’autre partie en jardin chargé comme dessus de quatre livres de cens et de rentes.
7°- Un demi-arpent de bois taillés sis au terroir du dit Jouy chantier dit les Mabilleries traversé par la route du Cordon tenant au côté à Jacques Spieshy d’autre au Sieur Gallois d’un bout aux héritiers Semé et d’autre bout au Sieur Louvel chargé comme dessus de deux sols six deniers de cens.
8°- Cinquante trois perches de pré en une pièce sise en la prairie du dit Jouy chantier du grand Villevert tenant d’un côté au chemin de Jouy à Mauboyen d’autre côté à M. Andouillé et aux héritiers Bouillant et des deux bouts aux représentants des dits héritiers Bouillant chargé comme dessus de un sol sept deniers de cens.
9°- Trois quartiers de terres labourables en une pièce sis au terroir de Saint-Marc chantier des Graviers tenant d’un bout du chemin qui conduit de Saint-Marc à Chateaufort d’autre bout aux héritiers de Claude Huvé et aux sieurs de Saint-Lazarre et des deux côtés aux dits héritiers Huvé chargé de un sol trois deniers de cens.
Modalités du partage
Tous ces biens sont partagés en 5 lots "les plus justes et égaux ". Ils sont attribués à chacun par tirage au sort effectué par un jeune homme inconnu passant dans la rue.
Le lot 1 est attribué à Marie, Claude, Elisabeth Perrier épouse Guichard,
Le lot 2 est attribué à François Marc Perrier le Jeune,
Le lot 3 est attribué à François, Marc Perrier l’Aisné,
Le lot 4 est attribué à Geneviève Perrier épouse Gaumont,
Le lot 5 est attribué à Marie, Charlotte Perrier épouse Lachelor.
Tous ces lots sont estimés à 600 livres.
Description du lot attribué à François Marc Perrier l’Aisné
A venir et échu au dit François, Marc Perrier l’Aisné qui aura et lui appartiendra à toujours pleine propriété ces hoires ce ayant cause la chambre de l’autre côté en la sus dite maison des Bordeaux occupée par le nommé Cresson de même grandeur que celle du second lot avec un grenier au-dessus et un caveau au rez de chaussée sous l’escalier qui sera tenu et entretenu à ses frais ainsi que la moitié de la couverture de la dite maison et la moitié du dit escalier droit de communauté au dit escalier et de la cour d’icelle maison.
Plus le quart de dit jardin attenant celui du second lot, plus l’arpent de terre au terroir du dit Jouy chantier de la Corizaye appelé la fosse aux loups,
Plus le demi-arpent de bois sis au terroir du dit Jouy chantier des Mabilleries attenant aux héritiers Semé.
Le dit troisième lot privé et estimé à la somme de 520 livres.